Amoureux de voyages en famille, nous avons quitté notre ferme et notre Ile Maurice pour 7 semaines en Afrique. Voyager avec nos enfants fait partie de notre mode de vie. Le but étant de les enrichir d’experience qui pourront les aider à devenir l’adulte de demain. 😁
Après 10 jours de voyage au Kenya en famille et une expérience incroyable au Masai Mara, nous voilà en direction Mfangano Island sur le Lac Victoria. Mfangano est la plus grande île du lac Victoria, appartenant au Kenya. Elle est connue pour ses découvertes archéologiques. Le mont Kwitutu culmine à 1 694 mètres. Pour s’y rendre, des petits bateaux motorisés font la traversée tous les jours, notamment de la ville de Mbita.
À la découverte d’une île Kenyane
Comme nous avons loué un 4×4, que faire de notre véhicule ? Georges chez qui nous allons loger, nous propose de le déposer chez un ami à lui à Mbita. Pas vraiment rassurés, nous déposons la voiture tout terrain et continuons à pied en se faufilant parmi les marchands ambulants, vers l’embarcadère pour se rendre sur les îles du lac Victoria.
C’est la cohue pour rentrer à bord du ferry (ou taxi boat). Nous trouvons enfin une place à bord. La traversée dure 1h30. Nous arrivons en fin d’après-midi et marchons vers l’orphelinat où nous resterons quelques jours.
Sur l’île Mfangano, les gens se déplacent à pied ou à moto. Il y a seulement 5 voitures. Le décors est proche de ce que je m’étais fait de l’endroit : petit port de pêche, barque en bois, des habitants aux tenus colorés partout, des enfants courant pied nus entre les marchands et les voyageurs. Nous voilà au cœur de l’Afrique.
En route, on achète des mangues de la taille d’un coco et arrivons enfin à St James Community School où nous allons passer 3 jours.
Notre arrivée à St James Community School
St James Community School est gérée par Georges et est composée de 70% d’orphelins dont 11 avec le Sida. Cette école est subventionnée par des dons internationaux. On apprendra un peu plus tard que Georges, qui est le directeur, se verse un bon salaire au détriment de certaines améliorations de l’école. Comment reprocher cela quand on a rien ?
Un grand bâtiment accueillent les salles de classes. Nous nous rendons compte rapidement de la situation précaire de cette école : crasse sur les murs, mobilier délabré… J’espère que nos enfants réaliseront quelle chance qu’ils ont…
Une des salles de classe nous servira de chambre durant notre séjour. Une moto arrive avec un lit démonté spécialement pour nous. Ils l’installent et ajoute un matelas par terre pour les enfants et des moustiquaires. Ce sera notre seul luxe !
Dans une autre salle, ils ont mis à disposition une cuvette et de l’eau tiède (qui a été bouillie au feu de bois) parce qu’on est considéré comme leurs invités. Georges et sa famille se baigneront dans la rivière en face ! Anne, Georges et leurs 2 enfants nous ont super bien accueillit.
Notre 1ere journée sur l’île
Ascension du Mont Kwitutu
Après avoir mangés du pain au beurre pistache, nous commençons notre marche sur des petits sentiers de terre assez rocailleux. J’ai oublié mes chaussures de sport (typique de mes habitudes moi) dans le véhicule au Kenya et je n’ai que mes sandalettes pour marcher.
Nous nous faisons une halte chez le chef du village qui nous invite à boire un porridge. J’ai un peu de mal à le manger mais je ne laisse rien paraître et avale tout d’un trait. Les enfants aussi ont du mal à boire, mais sourit et se force à finir.
Nous reprenons la route, l’estomac bien trop remplit. Nous croisons des jeunes montagnardes avec des seaux sur la tête. Elles marchent quotidiennement pour aller laver leurs linges dans le lac Victoria. Quel courage !
Au sommet, Georges nous raconte l’histoire de ses ancêtres, des légendes des premiers habitants de l’île. Il fait froid et il y a tellement d’arbres qu’on ne voit pas tellement le panorama. Il nous faudra redescendre plus bas pour avoir accès a des points de vues.
Avant cela, nous nous rendons à un endroit où il y a des peintures de plus de 3000 ans qui ont été réalisées par les premiers habitants de l’île. Nous devons laisser nos casquettes à l’entrée par respect. On n’a pas trop compris ce que ça signifier, mais il est sur que cet endroit est sacré pour eux.
Participer aux activités du Port de pêche
En fin d’après-midi, nous voilà partis pour rejoindre le bord du lac Victoria. Ici la vie est rythmée par la musique, les enfants viennent laver les vêtements à la rivière, les pêcheurs remontent leurs filets et réparent leurs barques. Les enfants de Mfangano, sont intrigués de rencontrer des étrangers.
Nous nous sentons super bien là, et très rapidement, les habitants nous invitent à venir leur donner un coup de main. Laurent et Victor se sont attelés à aider les pêcheur en remontant leurs filets de l’eau. Ils réalisent que ce travail est éprouvant et long. Ils tirent sur les cordes pendant au moins 1h30.
Pendant ce temps, j’aide un pêcheur à a repeindre son bateau. Raphael se fait de nouveaux amis. On passe un moment extraordinaire, loin de nos habitudes. Cette connexion avec les habitants fait partie des bonheurs du voyage. Ces moments de partage sont intenses.
Notre 2eme journée sur l’île
La messe du Dimanche
Nous décidons d’aller à la messe de 8h00. Les amis de Georges passent nous prendre en moto. Nous découvrons l’île en deux roues, à vive allure. Nous avons beaucoup de chance d’avoir ne moto pour nos déplacements aujourd’hui, car les villageois se déplacent à pied pour aller à la messe.
Nous arrivons à temps pour assister à une cérémonie africaine hyper vivante. Tout le monde chante, danse.
Pour le retour, Laurent décide de faire le trajet à pied. Sur la route, des enfants nous rejoignent pour marcher avec nous. Raphaël et Victor sont un peu embarrassés car ces enfants sont très tactiles et ils veulent perpétuellement leur prendre la main, les toucher. A la longue, cette attention permanente est pesante pour eux, et difficile à gérer.
Notre 3eme journée sur l’île
C’est Lundi et nous allons enfin pouvoir passer du temps avec les enfants ! Et non…. la pluie s’est invité. Cette pluie diluvienne a commencé dans la nuit. Le toit en tôle fuit et l’eau s’infiltre dans notre chambre. Nous devons déplacer les lits et matelas au risque d’être complètement mouillé. La pluie est tellement forte sur la tôle que l’on ne s’entend plus.
La pluie ne s’arrête pas de la journée et nous restons enfermés dans notre chambre recouverte de tôle. Pour couronner le tout, pas d’électricité… nous passons notre journée à lire, écrire, jouer aux cartes à la torche frontale.
Notre 4eme journée sur Mfangano Island
Enfin le soleil est au rendez-vous ! Les enfants retrouvent leurs salles de classe. Ils sont étonnés de nous voir et nous observe énormément nos faits et gestes. Ces orphelins, dont une partie est atteinte du le sida, ont été placés dans des familles d’accueil qui ont le devoir de s’occuper d’eux et de les amener à l’école.
Certains ont des vêtements et des chaussures trop grands. Ca fait mal au cœur de voir qu’ils n’ont presque rien.
Les deux profs se partagent les élèves. Raphael et Victor vont en classe avec les plus grands. C’est amusant pour eux car la prononciation des mots est différente. Le professeur les fait participer comme les autres. J’aide le professeur à corriger les cahiers. Ici pas de croix pour une mauvaise réponse, mais un point en signe de fautes.
Ensuite c’est session de peintures avec les petits. Ils ont une belle palette de couleur. Je me rend compte de leur manque de développement créatif. Ils n’utilisent qu’une seule couleur pour faire un dessin. Ici, la peinture est trop chère pour être utiliséer à l’école.
Nous avions préparé des tranches de pain pour leur déjeuner. Certains enfants viennent à l’école le ventre vide et n’auront qu’un morceau de pain pour leur diner. Ils se jettent dessus de peur de ne pas avoir assez.
Quelle claque quand on voit le monde matérialiste dans le quel on vit ! Nous gaspillions tellement, quand d’autres se bâteraient pour avoir ne serait ce qu’ 1/100 de ce que nous jetons. J’espère que cette expérience sera une leçon de vie pour nos enfants et qu’ils se souviendront toute leur vie de ce qu’ils ont vu.